Quand les fils se touchent !
Homicide conjugale
Un homme contrôlant & violent est un homme imprévisible!
Au Québec, dans notre belle province ou l’on se considère comme une société civilisée; nos mères, nos filles, soeurs, amies, collègues de travail, cousines ou voisines se font assassinées par des conjoints contrôlants et violents, c’est totalement aberrant ! En un mois, on dénombre 6 féminicides. Elisapee Angma 44 ans, Marly Édouard 32 ans, Nancy Roy 44 ans, Myriam Dallaire 28 ans et sa maman Sylvie Bisson 60 ans, Nadège Jolicoeur 40 ans. Plus 2 tentatives de meurtres; une femme de Joliette a été sauvée in extrémis par des policiers qui ont abattu l’homme qui était en train de la poignarder (17 mars), ainsi qu’une jeune femme de 29 ans qui se trouve dans un état critique ce samedi 20 mars. Elles étaient la maman de…, la fille de…, la soeur de…, l’amie de…, etc…Tous ces meurtres sordides auraient- ils pu être évités ?
Combien de meurtres ça va prendre pour que les choses changent ? Il y a encore trop de nombreuses situations de violences qui sont étouffées derrière tant de murs. Au moment où j’écris ses lignes, combien de femmes craignent pour leur vie et celle de leurs enfants ? Qu’elles restent dans une relation toxique car on manque de place dans les maisons d’hébergement pour les accueillir elles et leurs enfants. Que toutes ces violences durent depuis des mois, des années, derrière la porte de leur maison aux apparences tranquilles ! Qui autour savait ? QUI ? Il faut dénoncer, c’est de notre devoir de citoyen de signaler ces violences. C’est assez la passivité du voisinage et de l’entourage, ne fermons plus les yeux ! C’est avec conviction que je crois en la force du collectif ! Maintenant l’important c’est d’agir ! Et d’agir tous ENSEMBLE ! La violence conjugale, c’est un problème sociétal !
Voici quelques statistiques frappantes :
1 meurtre sur 6 est un homicide conjugal.
1 victime sur 5 dans un cas d’homicide par un partenaire intime était séparée de son agresseur au moment du meurtre.
Les femmes des premières nations sont 8 fois plus susceptibles d’être victime d’homicide conjugal.
Le meurtre par (ex)partenaire est la première cause d’homicide des filles entre 18 et 24 ans.
Tous les 10 jours, une femme est victime de tentative de meurtre dans un contexte conjugale.
6 à 8 filicides par année ; c’est le meurtre d’un enfant par son père ou sa mère.
Les victimes de violence conjugale, feraient 5 à 8 fois plus de tentatives de suicides que le reste de la population.
1 femme sur 4 est victime de violence conjugale et c’est probablement plus car seulement 23% des femmes dénoncent.
Chaque année, plus de 20 000 infractions criminelles sont perpétrées dans un contexte de violence conjugale.
1/4 des crimes contre la personne sont commis dans un contexte de violence conjugale.
En contexte conjugal, les femmes composent plus de 80% des victimes.
Dans le même contexte, les femmes représentent 100% des victimes d’enlèvements et 96% des victimes des séquestrations.
Les conséquences des violences envers les femmes coûtent plus de 12 milliards de dollars par année à la société Canadienne.
Aujourd’hui je fais appel à vous en cette période d’incertitude et de crise. Non seulement les violences conjugales ne prennent jamais de pose, mais au courant des dernières semaines tout le Québec a été ébranlé par une vague de meurtres conjugales abominables qui se sont déroulés dans un très court lapse de temps. C’est totalement inacceptable !
Dans un contexte de confinement, de stress financier, de charge familiale et où l’isolement social est exacerbé, le degré de dangerosité augmente pour de nombreuses femmes et enfants. Selon un sondage effectué auprès de 87 femmes entre juillet et novembre 2020, par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, 42 % des femmes interrogées ont dit avoir vécu des violences plus graves pendant le confinement et 43,5 % d’entre elles ont affirmé avoir vécu des violences plus fréquentes. De plus, 51 % des femmes ont déploré des violences plus graves et plus fréquentes envers les enfants. (Source article du Devoir : Huit femmes ont été tuées en 2020 dans des meurtres conjugaux, par Améli Pineda et Magdaline Boutros, 23 février 2021).
J’encourage donc l’entourage immédiat des victimes à garder une communication régulière afin de leur assurer un filet de sécurité et pour qu’elles ne se sentent pas seules, isolées et abandonnées. De savoir que vous êtes là pour elle, sans jugement, pourrait faire une grande différence. Si elle fait appel à vous c’est qu’elle a confiance en vous alors dites-lui que vous la croyez. Vous pourrez ensuite l’accompagner et la diriger vers les différentes ressources existantes soit: SOS violence conjugale ou encore une maison d’hébergement. Cependant, si le danger est éminant, alors n’hésitez surtout pas à composer le 911.
À toutes les victimes, sachez que vous n’êtes pas folle et que vous n’êtes pas seule ! Vous êtes de belles personnes, vous avez de la valeur et vous méritez d’être heureuse et en sécurité. Contrairement à certaines croyances populaires, vous n’êtes pas des masochistes ou des faibles. En fait, c’est tout le contraire, vous êtes de vraies guerrières !
Il est temps de sortir de votre forteresse silencieuse. N’attendez pas comme moi 25 ans, n’essayez pas de changer Monsieur, cessez de croire en ces belles paroles. Moi aussi au tout début, dans ses bras si fort, je me sentais en sécurité. Mais j’étais bien loin de me douter que ces mêmes bras, dans quelques années, tenteraient de m’étrangler ! Tout comme vous, la violence conjugale a pris naissance très sournoisement dans ma vie. Cette violence pernicieuse, qui s’installe tranquillement et qui croît de jour en jour. Cette violence qui manipule, qui te culpabilise, qui te fait perdre ton sens critique, ton individualité, ta personnalité, tu sais même plus QUI tu es ! Tu deviens complètement effacée jusqu’à avoir l’impression de devenir folle à lier.
Alors, je vous encourage fortement à aller chercher de l’aide auprès des différentes ressources car la violence est inacceptable et vous n’en êtes nullement responsable ! N’oubliez pas qu’un homme contrôlant et violent (même s’il n’a jamais levé la main sur vous), est un homme IMPRÉVISIBLE ! Il est donc nécessaire et PRIMORDIAL d’établir des SCÉNARIOS DE PROTECTION. Ceux-ci vont vous aidez à prévoir les gestes à faire afin d’assurer votre SÉCURITÉ et celle de vos enfants. Si vous prenez la décision de quitter un conjoint violent, NE LUI DITE PAS À L’AVANCE. La rupture constitue un des moments où le RISQUE D’HOMICIDE EST LE PLUS IMPORTANT.
De l’aide au bout du fil, pour en savoir davantage, contactez SOS violence conjugale sans frais au 1 800 363-9010, région de Montréal : 514-873-9010, par TEXTO 438-601-1211 de 14h30 à 22h du lundi au vendredi ou par clavardage au www.sosviolenceconjugale.ca. Leur mission est de contribuer à la sécurité des victimes de violence conjugale. Leurs services sont GRATUITS, ANONYMES ET CONFIDENTIELS, ils sont offert 24 h sur 24 - 7 jours sur 7.
Comment nous pouvons vous venir en aide, bon à savoir !
1- Les maisons d’hébergement d’urgence accueillent les femmes violentées vivant de multiples problématiques sociales, et ce, aux quatre coins du Québec. 24h par jour, 365 jours par années et leurs services sont offert GRATUITEMENT. La violence se catégorise en plusieurs types et va au-delà d’agression physique.
La violence conjugale prend plusieurs formes : psychologique, verbale, économique, sociale (isolement, etc.), sexuelle, spirituelle, cyberviolence, physique et violence post-séparation.
Tu as subi différentes formes de violences mais jamais physique (tant mieux), saches tu as le droit aux différents services en maison d’hébergement d’urgence.
Hébergement sécuritaire (un maximum de 3 mois mais pouvant se prolonger dépendamment des situations et de la région).
Écoute téléphonique évidemment pour les victimes mais également pour l’entourage des victimes qui se sentent souvent impuissants et dans l’incompréhension de la situation.
Du soutien (situation de crise, services individuels et de groupe, services spécifiques pour les enfants, réinsertion sociale, etc.)
De l’accompagnement (démarches socio-judiciaires, médicales, d’immigration, etc.).
Des suivies à l’externes (Il n’est pas nécessaire d’être hébergée pour bénéficier de leurs services).
AUCUNE obligation de porter plainte à la police.
2- Les maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale offrent aux femmes, avec ou sans enfants, des services spécialisés en violence conjugale post séparation dans des logements transitoires sécuritaires. Leur mission est aider, supporter et accompagner les survivantes et leurs enfants.
Le premier critère d’admission en MH2 est la dangerosité du conjoint, évaluée par des indices de dangerosité.
Accès à un logement SÉCURITAIRE, CONFIDENTIL ET ABORDABLE (après un séjour en maison d’hébergement de 1ere étape, ce service permet d’avoir accès à une continuité des services rendue en 1ere étape toute en assurant la sécurité de la femme et de ses enfants)
La moyenne de séjour est de 8,5 mois, (pour un maximum de 1 à 2 ans dépendamment des situations et des régions).
Intervention individuelle et de groupe ainsi qu’une intervenante jeunesse auprès des enfants.
Références et accompagnement psycho-socio-juridiques.
Support dans les différentes démarches (IVAC, immigration, employabilité, retour aux études, etc.).
Activités et sorties afin de briser l’isolement et de créer un réseau de soutien.
Favoriser la reprise de leur plein pouvoir.
Suivi post-hébergement auprès des ex résidentes.
3- CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels), le Réseau des CAVAC, ce sont 185 portes d’entrée partout au Québec avec des services gratuits et confidentiels pour venir en aide aux personnes victimes, aux proches et aux témoins d’actes criminels. 1 866 LE CAVAC
Peu importe :
que la personne victime ait porté plainte ou NON,
votre âge, votre identité ou votre expression de genre,
la nature et la gravité de l’acte criminel,
le moment où l’acte criminel a eu lieu,
que l’auteur de l’acte criminel ait été identifié ou non.
Une aide professionnelle peut vous aider. Les intervenants sont formés pour évaluer les besoins et intervenir dans le but de diminuer les conséquences de l’acte criminel. Si dans l’éventualité, vous décidez de porter plainte, un service d’accompagnement à la cour peut vous êtres offert, et plus encore.
Sachez qu’il n’y a pas de petit crime, n’hésitez pas à demander leur aide.
4- IVAC (Indemnisation des victimes d’actes criminels), au Québec, ce programme gouvernemental permet à certaines victimes qui ont subi une blessure physique ou psychologique de recevoir des services ou une compensation financière. Il faut remplir des critères précis pour obtenir cette indemnisation. Leurs coordonnées : Sans frais, au Canada seulement : 1 800 561-4822. Région de Montréal : 514-906-3019
Une victime n’est pas obligée de porter plainte à la police.
Il n’est pas obligatoire que l’agresseur soit identifié, poursuivi ou déclaré coupable à la suite de procédures criminelles.
Les prestations peuvent être différentes selon les cas.
Plusieurs services sont offerts pour aider les victimes à atténuer les conséquences d’un évènement traumatique. (ex. installation d’un système d’alarme).
Accompagnement dans les démarches de rétablissement. (ex. psychothérapie)
L’IVAC est donc un régime d’indemnisation qui offre des prestations pour aider les victimes dans le processus de guérison. Si la blessure causée par l’acte criminel rend la victime incapable de travailler, d’étudier ou d’accomplir la majorité de ses activités habituelles de la vie quotidienne et domestique, une indemnité pour remplacer la perte éventuelle de revenus peut être versée.
5- Transit Secours région de Montréal - Shelter Movers, est une organisation à but non lucratif à portée nationale et gérée par des bénévoles qui offre des services GRATUITS de déménagement et d’entreposage aux femmes et enfants vivant dans un contexte de violence.
Les défis logistiques et les coûts financiers liés au déménagement sont des obstacles majeurs que rencontre les victimes les empêchant de quitter un environnement violent. Imaginez que vous quittiez votre domicile en sachant que vous ne reverrez probablement jamais vos biens. Transit Secours élimine ces obstacles en offrant un espace sécuritaire pour récupérer et entreposer les biens des survivantes pendant leur transition vers une vie sans violence.
Nos différents services gratuits :
Déménagement.
Entreposage (entreposer les biens aussi longtemps que la survivante est dans une maison d’hébergement).
Personnel de sécurité ou policiers.
Interprètes linguistiques.
Service d’accueil pour animaux de compagnie.
Service offert uniquement sur référence (ex. maison d’hébergement, centre de femmes, policier, CLSC, etc.).
6- Mettre fin à un bail en raison de violence conjugale ou sexuelle. Au Québec, la loi vous permet d’y mettre fin si votre sécurité ou celle d’un enfant qui habite avec vous est menacée. Pour plus d’informations consulter Éducaloi (educaloi.qc.ca)
Par exemple :
Avez été victime de violence conjugale ou d’une infraction à caractère sexuel dans votre logement, votre immeuble ou votre quartier.
Avez peur de vous faire agresser par votre ex-conjoint, ou de vous faire agresser sexuellement par quelqu’un qui vous menace et connaît votre adresse.
Il n’est PAS NÉCESSAIRE de porter plainte à la police.
Les intervenantes des CAVAC ou des CALACS (Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) peuvent vous aider GRATUITEMENT dans vos démarches.
Les meurtres conjugaux de 2020
Jael Cantin 33 ans, Mascouche, 16 janvier
Annie Koneak, 30 ans, Kuujjuaq, 18 janvier
Marylène Lévesque, 22 ans, Québec, 22 janvier
Identité inconnue, 55 ans, Gatineau, 25 janvier
Johanne Corriveau, 53 ans, Montréal, 23 mai
Identité inconnue, 61 ans, Montréal, 10 octobre
Mary Saviadjuk, 37 ans, Salluit, 1er novembre
Françoise Côté, 74 ans, Laval, 4 décembre
D’autres cas de meurtres conjugaux pourraient s’ajouter à la lumière des conclusions tirées dans les rapports du coroner.
Source article du Devoir : Huit femmes ont été tuées en 2020 dans des meurtres conjugaux, par Améli Pineda et Magdaline Boutros, 23 février 2021
J’ai écrit cet article le 5 mars 2021, on dénombrait déjà 6 féminicides depuis le début de l’année.
Maintenant plus que jamais, il y a URGENCE ! Nous devons sanctionner plus vite, plus fort et davantage.
Aujourd’hui, nous sommes le 23 juillet 2021, 14 femmes ont été victimes d’homicide conjugale.
Quand allons nous mettre en place des mesures qui fonctionnent comme le bracelet électronique. Les droits et libertés des agresseurs sont plus importants?? Et toutes ces femmes tuées, elles n'ont pas de droits ? Malheureusement trop tard pour ces 14 victimes. La prochaine peut ont lui donner des droits pour que justement elle ne fasse pas la manchette ? Je sais bien que juridiquement parlant c'est très complexe de faire changer les lois mais regardez tous ce qu'on a mis en place en un temps record du à la pandémie.
Alors je me questionne, pourquoi M. Trudeau et M. Legault vous ne mettez pas toute votre énergie à faire en sorte de sauver nos FILLES, MÈRES, SŒURS, AMIES, COLLÈGUES DE TRAVAIL, COUSINES OU VOISINES.
La violence conjugale, c’est NON point final !
#violences_conjugales #feminicide #UnePourToutes #PasUneDePlus #AssezCestAssez #feminicides
Sources : Ministère de la sécurité du Québec, Statistique Canada, Étude de l’Observatoire canadien du féminicide, Journal Le Devoir, Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, SOS violence conjugale.
Nathalie Trottier
Porte Parole Transit Secours Région de Montréal
Conférencière, artiste peintre survivante & experte de vécue à Trajetvi, Université de Montréal.
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Vous avez le courage de quitter. Nous vous prêtons main forte.